AvecGodard, Bardot dans la peau dâune autre Par Samuel Blumenfeld PubliĂ© le 12 aoĂ»t 2021 Ă 19h00 - Mis Ă jour le 13 aoĂ»t 2021 Ă 17h30. Temps de Lecture 16 min. RĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s
Quand le cinĂ©ma se regarde le nombril, le bel exemple du Festival de Cannes 2016 avec "CafĂ© Society" et "Ma Loute" DR DR CINĂMA - âJe ne veux parler que de cinĂ©ma, pourquoi parler dâautre chose? Avec le cinĂ©ma on parle de tout, on arrive Ă toutâ. Cette phrase de Jean-Luc Godard aurait pu ĂȘtre prononcĂ©e par bon nombre de cinĂ©astes tant ils s'intĂ©ressent Ă cet art. Le Festival de Cannes qui s'ouvre ce 11 mai fait lui aussi la part belle Ă ce thĂšme. Des rĂ©alisateurs y rencontrent des acteurs, qui discutent avec des scĂ©naristes, qui parlent de films, qui parlent de cinĂ©ma. Une sacrĂ©e mise en abyme. Seulement, si le HuffPost choisit de la mettre en exergue, câest que cette obsession est bien prĂ©sente sur la Croisette pour cette 69e Ă©dition. En 2016, c'est d'abord avec son affiche , que le Festival de Cannes rend hommage Ă la crĂ©ation des frĂšres LumiĂšre, en capturant une scĂšne du film Le MĂ©pris de Jean-Luc Godard, sur laquelle on peut dĂ©couvrir Michel Piccoli, de dos, montant les marches de la villa Malaparte. DĂšs le choix de son affiche, le Festival fait un clin dâĆil aux cĂ©lĂšbres marches du palais, au rĂ©alisateur et au monde du cinĂ©ma dont parle "Le MĂ©pris". âTout est lĂ . Les marches, la mer, lâhorizon lâascension dâun homme vers son rĂȘve, dans la chaleur dâune lumiĂšre mĂ©diterranĂ©enne qui se change en or. [...] Un choix symbolique, tant ce film sur le tournage dâun film, considĂ©rĂ© par beaucoup comme lâun des plus beaux jamais rĂ©alisĂ©s en cinĂ©mascope, a marquĂ© lâhistoire du cinĂ©ma et de la cinĂ©philie. [...] Ă la veille de son 70e anniversaire, en choisissant de sâafficher sous lâemblĂšme de ce film Ă la fois palimpseste et manifeste, le festival renouvelle son engagement fondateur rendre hommage aux crĂ©ateurs, cĂ©lĂ©brer lâhistoire du cinĂ©ma et accueillir de nouvelles façons de regarder le mondeâ, expliquait le Festival lors de la prĂ©sentation de lâaffiche. Vive le cinĂ©ma! Mercredi, câest le dernier film de Woody Allen, CafĂ© Society qui ouvre cette 69e Ă©dition. En habituĂ© du genre, le cinĂ©aste a créé un film sur le Hollywood des annĂ©es 30. Le pitch est simple comme Ă©touffĂ© chez lui Ă New York, Bobby Dorfman dĂ©cide de tenter sa chance dans cet eldorado oĂč son oncle, puissant agent de stars, l'engage comme coursier. Le tout sur fond dâhistoire dâamour. Avant lui, dâautres ont prĂ©sentĂ© Ă Cannes des films traitant du monde du cinĂ©ma. Ă commencer par des rĂ©alisateurs de renom comme François Truffaut et sa Nuit AmĂ©ricaine en 1973, les frĂšres Coen et leur Barton Frink qui arracha la palme dâor en 1991, Tim Burton avec Ed Wood en 1995 ou encore Michel Hazanavicius et The Artist en 2011. Chez eux, ce monde est abordĂ© sans dĂ©tour mais, certains cinĂ©astes choisissent la mĂ©taphore pour aborder ce thĂšme comme le fait cette annĂ©e Bruno Dumont en prĂ©sentant son film Ma Loute, sorte d'ovni burlesque de la compĂ©tition. AurĂ©liano Tonet, responsable de la culture au journal Le Monde explique que âLe milieu du cinĂ©ma est assez consanguin. Câest dâailleurs le sujet de Ma Loute qui parle de la consanguinitĂ© Ă lâintĂ©rieur du petit milieu bourgeois du cinĂ©ma français, de maniĂšre mĂ©taphoriqueâ. Son analyse signale la mise en avant, par un rĂ©alisateur, d'un travers de cette "grand famille". Voici ce que le rĂ©alisateur de la sĂ©rie "Le petit Quinquin" dĂ©nonce avec un film portĂ© par Lucchini dont on entendra beaucoup parler lors de cette Quinzaine. Je tâaime moi non plus S'il y a une chose qui est dĂ©noncĂ©e rĂ©guliĂšrement par les cinĂ©astes qui s'y intĂ©ressent, ce sont bien les faux-semblants. Le plus direct a Ă©tĂ© François Truffaut dans La Nuit AmĂ©ricaine, prĂ©sentĂ© Ă Cannes en 1973. âQu'est-ce que c'est que ce cinĂ©ma? Qu'est-ce que c'est que ce mĂ©tier oĂč tout le monde couche avec tout le monde? OĂč tout le monde se tutoie, oĂč tout le monde ment. Mais qu'est-ce que c'est? Vous trouvez ça normal?â, sâexclame la femme dâun des personnages. Avec ces quelques mots, le rĂ©alisateur de la Nouvelle Vague a fait passer son message. Selon lui, le cinĂ©ma est âune unanimitĂ© de façade, un univers de faux-semblants oĂč on passe son temps Ă s'embrasserâ. D'autres crĂ©ateurs de films prĂ©fĂšrent appuyer sur un fait en particulier comme l'a fait Ă diffĂ©rentes reprises Billy Wilder. Dans Boulevard du crĂ©puscule, par exemple, il raconte l'histoire d'une star dĂ©chue du cinĂ©ma, un thĂšme qu'il aborda Ă©galement avec Fedora prĂ©sentĂ© Ă Cannes en 1978. Le cinĂ©ma devient alors outil de dĂ©nonciation, son essence mĂȘme ou l'une d'entre elles. Et il semblerait bien que sâintĂ©resser Ă son propre cas soit assez sain. Au delĂ de l'aspect Ă©gocentrique, il se remet en question, pour son plus grand bien. » Retrouvez la sĂ©lection officielle de Cannes 2016 dans le diaporama ci-dessous American Honey - De la Britannique Andrea Arnold, avec Shia LaBeouf. La rĂ©alisatrice de "Red Road" et "Fish Tank" prix du jury Ă Cannes en 2006 et 2009, y conte l'histoire d'un jeune homme qui rejoint l'Ă©quipe commerciale d'un magazine et dĂ©couvre une vie de beuveries et de sexe. Aquarius - Du BrĂ©silien Kleber Mendonça Filho, avec Sonia Braga raconte la vie de Clara, une critique musicale Ă la retraite. Elle vit dans l'immeuble "Aquarius" et possĂšde le pouvoir de voyager dans le temps. BaccalaurĂ©at - Du Roumain Cristian Mungiu. Nouveau drame familial du rĂ©alisateur de "4 mois, 3 semaines, 2 jours", Palme d'or 2007. Elle - Du nĂ©erlandais Paul Verhoeven "Robocop", "Basic Instinct" avec Isabelle Huppert, Laurent Laffite et Virginie Efira. AdaptĂ© du roman "Oh..." de Philippe Djian, il raconte l'histoire d'une femme d'affaires qui voit sa vie basculer quand elle est agressĂ©e chez elle par un inconnu. Julieta - De l'Espagnol Pedro Almodovar, avec Emma Suarez et Adriana Ugarte, relate l'histoire d'une femme dont la fille disparaĂźt pendant une dĂ©cennie. Julieta est filmĂ©e Ă deux pĂ©riodes de sa vie, Ă 30 et 50 ans. Juste la fin du monde - Du Canadien Xavier Dolan, avec Marion Cotillard, Vincent Cassel, LĂ©a Seydoux, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel est un drame familial adaptĂ© d'une piĂšce de Jean-Luc Lagarce. La fille inconnue - Des frĂšres Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec AdĂšle Haenel et Olivier Gourmet. Le nouveau film des rĂ©alisateurs belges, dĂ©jĂ deux fois laurĂ©ats de la Palme d'or, porte sur une jeune mĂ©decin qui se sent coupable de ne pas avoir ouvert sa porte Ă une jeune fille retrouvĂ©e morte. Le client - De Asghar Farhadi. Contraints de quitter leur appartement du centre de TĂ©hĂ©ran en raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana emmĂ©nagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec lâancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple. Loving - De Jeff Nichols, avec son acteur fĂ©tiche Michael Shannon. Le rĂ©alisateur amĂ©ricain de "Mud" en compĂ©tition Ă Cannes en 2012 raconte l'histoire d'un couple mixte confrontĂ© au racisme en Virginie dans les annĂ©es 50. Ma Loute - De Bruno Dumont un thriller burlesque sur les plages du Nord dans la veine du "P'tit Quinquin", avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valeria Bruni-Tedeschi. Ma' Rosa - De Brillante Mendoza, nouveau film de ce rĂ©alisateur philippin dont plusieurs oeuvres ont Ă©tĂ© montrĂ©es en compĂ©tition Ă Cannes "Serbis" en 2008 et "Kinatay", Prix de la mise en scĂšne en 2009. Mademoiselle - Du Sud-corĂ©en Park Chan-Wook, Grand prix Ă Cannes en 2004 pour "Old Boy". Histoire d'une riche hĂ©ritiĂšre, un escroc et une jeune servante dans la CorĂ©e et le Japon des annĂ©es 1930. Mal de pierre - De la Française Nicole Garcia, avec Marion Cotillard et Louis Garrel, est l'adaptation du roman de l'Italienne Milena Agus 2006, histoire d'une femme qui cherche l'amour absolu aprĂšs la Seconde guerre mondiale. Moi, Daniel Blake - De Ken Loach. Nouvelle chronique sociale du Britannique de 79 ans dans les faubourgs de Newcastle Daniel Blake, un menuisier, doit chercher un emploi bien qu'il souffre de problĂšmes cardiaques. Il va rencontrer Rachel, une mĂšre cĂ©libataire. Paterson - De Jim Jarmusch avec Adam Driver en chauffeur de bus Ă Paterson dans le New Jersey, poĂšte Ă ses heures, et l'Iranienne Golshifteh Farahani. Personal Shopper - Du Français Olivier Assayas avec Kristen Stewart, se passe dans le milieu de la mode. Maureen, jeune amĂ©ricaine Ă Paris gagne sa vie comme "personal shopper" pour une cĂ©lĂ©britĂ©. Elle communique aussi avec les esprits... Rester vertical - Du Français Alain Guiraudie. Le rĂ©alisateur de "L'Inconnu du lac" suit les errances d'un cinĂ©aste en panne d'inspiration et en mal de paternitĂ© Ă travers la France. Sieranevada - Du Roumain Cristi Puiu exploite les rancoeurs des liens familiaux. SituĂ© principalement Ă Bucarest, le film montre un brillant neurologiste qui se rend chez sa mĂšre pour participer Ă une commĂ©moration en l'honneur de son pĂšre dĂ©cĂ©dĂ©. The Last Face - De Sean Penn, avec Charlize Theron, Javier Bardem et AdĂšle Exarchopoulos, est une romance sur fond d'humanitaire une mĂ©decin, qui travaille en Afrique, tombe amoureuse d'un collĂšgue. The Neon Demon - Du danois Nicolas Winding Refn "Drive", avec Elle Fanning et Keanu Reeves. Une jeune fille se rend Ă Los Angeles pour devenir mannequin et devient l'objet du dĂ©sir de femmes obsĂ©dĂ©es par sa beautĂ©. Toni Erdmann - De l'Allemande Maren Ade un pĂšre rend visite Ă sa fille installĂ©e Ă l'Ă©tranger sans la prĂ©venir. Il pense qu'elle a perdu son sens de l'humour et dĂ©cide de la provoquer en multipliant les farces. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 21 American Honey - De la Britannique Andrea Arnold, avec Shia LaBeouf. La rĂ©alisatrice de "Red Road" et "Fish Tank" prix du jury Ă Cannes en 2006 et 2009, y conte l'histoire d'un jeune homme qui rejoint l'Ă©quipe commerciale d'un magazine et dĂ©couvre une vie de beuveries et de sexe. » Ă voir Ă©galement sur Le HuffPost . 56 29 482 207 399 243 484 104